Si nous parlions un peu des Fées
Les lieux dénommés : Fayettes- Fayes- Fades- Fae, sont rattachés aux fées et par la même occasion aux druides. Si comme moi, vous vous posez la question : pourquoi fées = druides ?
La réponse se trouve probablement dans le fait que, nous nous trouvons en présence de croyances populaires, et de mythologie ancienne, de la littérature inspirée du folklore et des contes celtiques, ainsi que d’anciennes divinités païennes, mais surtout les fées sont une création de l’occident médiéval, la fée Morgane n'y est sûrement pas pour rien. Les fées font parties des croyances populaires bien ancrées en Ecosse, Irlande, Islande et la Scandinavie. Mais il y a fort à parier que dans la vieille Europe toute entierè, sous quelques formes que ce soit, elles sont présentes. Elles ont plusieurs visages au XII ème siècle, fée amante, très présentes en littérature médiévale, elles disparaissent des récits à la Renaissance, pour revenir sous des formes différentes avec " Le songe d’une nuit d’été " de ce brave William Shakespeare, qui l’écrit entre 1594-1595. On y trouve Obéron, le roi des fées et Titania reine des fées. Les artistes qui les représentent sur leurs toiles, les peignent le plus souvent nues. Si elles disparaissent des livres à la Renaissance, il faut y voir la volonté de l’église, qui va s’évertuer à les diaboliser.
N’oublions pas que nos fées sont issues de contes celtiques, religion païenne s’il en est, rejetée par nos Papes et tous les représentants de notre « bonne mère » l’église. J’aime à faire le rapprochement également entre le rejet de nos fées et la diabolisation de l’eau. En effet, l’église va s’efforcer de diaboliser l’eau, en l’accusant de bien des maux, et d’être notamment dangereuse pour la santé, pourquoi ? Pendant toute la période, appelée très faussement « Le Moyen-âge », les gens se lavaient bien plus souvent que nous l’ont laissé entendre, quelques imbéciles diplômés de grandes renommés, et que se sont empressés de répandre d’autres imbéciles, tous autant diplômés, mais de moindre renommés, sans vérifier la réalité de leurs écrits.
Pendant de très longs siècles qui suivirent la chute de L’Empire Romain d’Occident, les hommes et les femmes prenaient régulièrement des bains communs, dans ces bains publics, tout comme les romains tous à poil (et oui !) et mélangés dans les mêmes bassins d’eaux chaudes. Ces lieux étaient fréquentés par des ribaudes (femmes de petite vertu), vous imagiez bien ce qui pouvait s’y passer (devait pas faire bon boire la tasse). L’église a tout fait pour faire disparaître ces lieux de perdition.
Résultat, si le moyen-âge sentait bon, la Renaissance (qui n’en fut pas une !) a plutôt reniflé mauvais. On ne se lavait plus, on se poudrait, s’aspergeait de parfum, certains devaient quand même sentir un peu la merde à la rose. Vous allez me dire, quel rapport avec mes fées ?
Elles ont un rapport direct avec l’eau, le plus souvent, sirènes, muses, ondines, Marie Morgane, elles sont souvent lavandières, de jour comme de nuit, elles fréquentent les sources sacrées ou non, souvent elles habitent un lac, un torrent, une cascade. L’église va encore faire plus contre elles, elles deviennent méchantes, enlèvent des enfants, les contes vont prendre le relais. Elles deviennent maléfiques, avec la fée Carabosse, vieille fée telle la trotte vieille, la Chauchevielle, Meiga, on les confond bien souvent avec les sorcières. Alors que pour le moyen-âge, elle est fée marraine qui se penche sur le berceau du nouveau-né, apportant protection et grâces magiques, fée amante éveillant chez les chevaliers et les héros vachement musclés un désir d’amour, mais pour « se taper » la fée, notre bonhomme est toujours soumis à condition. Toi, le gros costaud, rien sans rien. Si tu veux me faire bisou, va casser la figure au méchant dragon !
Et puis, il y a les fées qui vivent en troupe, un vrai fantasme, un troupeau de fées, n’oublions jamais qu’elles vivent la plupart du temps, nues comme au premier jour de notre existence. Tu m’étonnes que le vaillant guerrier va aller casser la figure à l’ogre, ou chasser le lutin cruel, avec un cadeau pareil au retour. Il est amusant de constater aujourd’hui, que bon nombre de lieux se nomme « roche aux fées ».
Pas étonnant après que certaines personnes, bien intentionnées, pensent que ces lieux soient druidiques, alors qu’il n’en est rien. Je pense qu’il s’agit d’une idée moderne, liée au fait que nos bourrins diplômés du 19 éme siècle, ont ridiculisé l’image du druide, le représentant tout vêtu de blanc, les cheveux très longs, grimpé sur un chêne, une serpe à la main, s’apprêtant à cueillir son gui, sous l’arbre quatre jeunes filles très vierges, toutes de blanc vêtues, tendent un linge blanc pour recueillir le gui, à leur côté, deux taureaux blanc ou bœufs se tiennent de chaque côté (des charolais ?). Il est pas prêt de descendre le pépère de son chêne, parce que couper du gui avec une serpe d’or, c’est pas facile mais alors là pas du tout. Si ça vaut un max sur le prix de l’or, ça coupe pas, demande à un spécialiste, et pour trouver du gui sur un chêne, va falloir chercher, parce qu’à part un chêne rouve, tu n’en trouves pas et encore falloir le trouver le rouve, avec du gui ! Il est pas rentré au temple pour souper le bonhomme en blanc, crois-moi ! Bon alors, on est bien d’accord, on arrête avec les images d’Epinal, on redevient sérieux, c’est Panoramix qui coupe le gui avec la serpe d’or, mais c’est tout, et c’est dans une BD que ça se passe, et les gros cailloux debout ou couchés, c’est pas les druides qui en sont responsables. D’accord !!!.
Il existe un arbre à fée, les Ardéchois le nomment le Fayard, rappelez-vous ce que je vous ai expliqué plus avant sur les fays. Il s’agit du hêtre, très souvent sous ces arbres ou à proximité, c’est formé dans l’herbe un rond, traces bien visibles à l’œil, on les appelle cercles des fées, ou pour la version plus négative, ronds de sorcières (ça, c’est par l’église). Le rond apparaîtra petit, mais son rayon va croître d’année en année, de 20 à 40 centimètres ou plus.
La tradition populaire, qui veut y voir les traces laissées par les fées, venues danser sous cet arbre, un soir de pleine lune, laissent entendre que, seules les âmes pures peuvent les apercevoir, Ainsi, un enfant égaré dans les bois du beaujolais fut recueilli et raccompagné jusqu’à sa maison, par les trois bonnes fées. Quand un humain les voit et qu’elles s’adressent à lui, il y a toujours un message à transmettre, ce soir là, les fées dirent à l’enfant qu’elles en avaient assez de la méchanceté du curé, et des propos qu’il tenait à leur encontre. Elles lui firent savoir qu’elles partiraient, quitteraient ce lieu pour longtemps et qu’elles ne reviendraient que le jour où, le houx perdrait ses feuilles, ça risque d’être long. Pour une fée, être pur, ne veut pas dire vierge, ça c’est l’église qui l’exige. Voilà, je pense avoir résumé au mieux, mon propos sur les fées, court, bref, mais intense !!.